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QUAND LA POÉSIE JONGLAIT AVEC L'IMAGE

SAMUEL MARCHAK ET VLADIMIR LEBEDEV

QUAND LA POÉSIE JONGLAIT AVEC L'IMAGE
43,00 €
IVA incluido
Disponible en 2-3 semanas
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Editorial:
EDITIONS MEMO
ISBN:
978-2-910391-63-8

Pour des enfants du XXe siècle, découvrir les quatre livres de Samuel Marchak et Vladimir Lebedev est une curieuse expérience. Qu’ils soient nés (comme moi) en son milieu ou (comme mes enfants) à son terme, ils s’y trouvent chez eux. Rien ne leur est étranger, ni les thèmes, ni les dessins, ni les couleurs, ni les textes, ni l’usage de la typographie… Oui, voilà le monde dans lequel nous avons grandi, dans les années cinquante, soixante ou quatre-vingt. Voilà le monde tel que nous nous le sommes représenté, avant même d’avoir appris à lire.

Ces livres pourtant, avant 2005, nous ne les avions jamais vus. Publiés à Leningrad, entre 1925 et 1927, ils n’avaient jamais été traduits. En Russie même, ils étaient introuvables, et depuis les années trente. Mais leur force est telle que ni les années, ni l’isolement, ni la censure, ni même les reniements de leurs auteurs n’ont pu la réduire. L’école de Leningrad est une étoile à vie courte dont le rayonnement a traversé le temps. Une étoile belle « comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie ». Comme la rencontre en 1917 en Russie de l’avant-garde et de la révolution. De Lénine et de Maïakovski.

Marchak et Lebedev appartiennent à la fois à la machine à coudre et au parapluie. À Marx et à Malevitch. D’un côté, la volonté de libérer le monde de la servitude capitaliste. De l’autre, celle de libérer l’art des servitudes figuratives. Créer en même temps l’art et le monde nouveaux. Et, plutôt que de subordonner le second au premier (voire, comme en d’autres temps, le premier au second), les associer jusqu’à ne plus pouvoir les démarier. Dix ans durant, quelques figures émouvantes et tragiques tiennent le pari d’être à la fois radicalement artistes et radicalement politiques. Tout est à réinventer. Recommençons au début. Repartons de l’enfance.

Si troublante que soit l’idée pour des consciences contemporaines, il arrive que la propagande, au lieu de créer de l’imbécillité, soit le lieu de l’invention. Quand Marchak, poète, et Lebedev, peintre, s’adressent aux enfants, ils concourent à la formation de l’homme socialiste. À l’éducation de son regard

socialiste. À la construction de son avenir socialiste. Fin des contes traditionnels, de leurs discours aliénants, de leurs imageries passéistes, de leurs ornementations bourgeoises. Place aux formes pures du quotidien, à la poésie inattendue du présent. Place au monde comme il va, à son industrie, à ses objets, à ses figures. Place à la modernité.

L’homme (la femme) de la modernité, c’est l’enfant. Les préjugés n’ont pas eu le temps d’encrasser ses yeux et ses oreilles. Son regard libre se moque de reconnaître le beau du laid, la tradition de la nouveauté, l’académisme du constructivisme. Ce qu’on ne peut demander à un adulte – comprendre le tourbillon, l’aimer et le faire sien –, on peut l’attendre d’un enfant, de son intelligence immédiate. L’enfant est le meilleur de l’homme. Marchak et Lebedev lui offrent le meilleur de l’art. Mais bientôt, de tout cela, des enfants et des oeuvres, il ne restera plus rien. Arrive le temps du meilleur des mondes. Son horreur, sa cruauté, sa laideur.

Avec la fin de la NEP, commence l’élimination de l’avantgarde russe. Les artistes sont physiquement ou intellectuellement brisés. En 1934, Marchak et Lebedev, catalogués « artistes barbouilleurs », rentrent dans le rang. Littéralement, ils s’écrasent. Le réalisme socialiste fleurira sur le charnier. Maïakovski s’est tiré une balle dans le coeur en 1930. « La barque de l’amour s’est brisée contre la vie courante. Comme on dit, l’incident est clos. »

Mais au moment même où sombre l’école de Leningrad, elle essaime. Des artistes se remettent au travail, dans l’exil. En France par exemple, où Paul Faucher les édite chez le Père Castor. Alliance du texte et de l’image, typographie, pureté des formes, simplicité des thèmes, qualité de l’exécution, ambition de l’oeuvre, quête de la modernité… Ce qui se transmet alors n’a cessé de travailler depuis. Si la révolution a eu lieu, c’est dans le livre pour enfants. Dans cet art populaire, reproductible, influent, admiré de Blaise Cendrars et méprisé par les clercs. Celui qui a sculpté notre regard et forgé notre imaginaire, à nous, internationale des enfants du XXe siècle.

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